Au fil des lectures

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…Les chevaux de Baucher

Kléber

« Gris clair, était haut sur jambes, avait de la taille, du sang, l’encolure bien greffée et un beau port de queue, d’où ressortait un certain éclat. Mais, en réalité, c’était une rosse. Baucher l’avait trouvé, relégué dans le coin d’une écurie d’un manège de Lyon. Personne ne voulait plus le monter à cause de la défectuosité de ses allures et de son peu de solidité […] Kléber était entier ; le voisinage des juments causait chez lui une grande surexcitation ; mais, une fois entre les jambes de Baucher, il semblait indifférent à leur approche »

Dressage méthodique du cheval de selle d après les derniers enseignements de François Baucher

Par Faverot de Kerbrech

Ce livre est une référence, peut-être la  » bible  » des Bauchéristes tant les moyens énoncés sont clairs .

Et il est des passionnés qui l ont recopié, sans doute l’époque où le livre était plus difficile à trouver. Beudant lui-même parle de la copie qu’il avait pour travailler à la méthode. …

Une magnifique pièce qui rejoint la collection privée de Julie Dudragne, à disposition des membres du Cercle Bauchériste.

Citations – Extraits – Documentation

N’oubliez pas de consulter le Blog:

Le petit salon du Bauchérisme

🌹Un 14 mars 1873

Comme si c’était hier…

« J’étais allé le voir, le 28 février, dans le petit appartement qu’il occupait au n° 146 de la rue Amelot. Je l’avais trouvé étendu sur son lit et bien malade. Cécile, sa vieille cuisinière, me dit que, depuis quinze jours, il ne mangeait plus, son estomac ne pouvant plus rien supporter. Ses jambes qui avaient été si maltraitées dans le terrible accident dont j’ai parlé, le faisaient toujours souffrir. Sa vue était devenue bien faible. C’est à peine s’il voyait un peu de l’oeil opéré de la cataracte et il avait été question d’opérer l’autre oeil.

Dès que je fus entré, il me dit:  » Ah! Que vous avez bien fait de venir. Je n’ai plus que quelques jours à vivre et tout ce que je demande au médecin, c’est de me laisser mourir tout doucement, de ne pas me faire souffrir.  »

Puis, revenant à son art, objet des travaux, des méditations de toute sa vie:  » Avez-vous, me dit-il, pratiqué avec suite mes derniers moyens, auxquels vous seul avez été complètement initié ? Je suis heureux, avant de mourir , de vous les avoir transmis. Le bridon, voyez-vous, présente tant de ressources! Travaillez-le avec suite , vous verrez qu’il est plein de belles choses. Que la résistance soit en haut, en bas, à droite, à gauche, partout le bridon donne le moyen de la dominer. Mais, pour ne prendre que sur les résistances, il ne faut jamais ramener à vous, sans quoi vous prenez sur l’élan du cheval, même sur son poids, alors tout s’en va. »

Alexis L’Hotte, Un officier de cavalerie.
( photo de Stéphane Béchy)

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Charles Mismer

Souvenirs d’un dragon de l’armée de Crimée

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De la Descente de main

Selon Gerhardt et démontrée par Jean-Claude Racinet et Chester

« La leçon de la descente de main se donne, comme celle de l’effet d’ensemble, d’abord individuellement , puis en marchant aux trois allures : à l’avertissement de l’instructeur, le cavalier abandonne les rênes du filet et ajuste celles de la bride ; puis, il saisit l’extrémité de ces dernières avec la main droite, et place cette main au-dessus de la main de la bride, les rênes presque tendues (à peu près comme le prescrit l’ordonnance, pour le premier temps d’ajustez – vos – rênes ) ; il produit ensuite un effet d’ensemble, la main droite conservant sa position; dès que le cheval y répond, il abandonne les rênes de la main gauche, descend la main droite jusque sur l’encolure et lâche les jambes . Pendant un instant le cheval restera immobile et parfaitement léger. Le cavalier ayant compris le mécanisme de la descente de main, on la lui fait de suite exécuter en marchant, d’abord au pas, puis au trot; dans ce cas, l’allure ainsi que le ramener ne devront subir aucune altération. Pendant un pas ou deux , dans les commencements, les forces continueront à se faire équilibre; l’animal conservera sa légèreté.
Ce semblant de liberté lui donnera une grande confiance , et contribuera puissamment à accélérer son entière soumission. Dès que le cavalier sentira les forces du cheval se disperser (ce qui se manifestera, soit par une accélération dans l’allure, soit par un ralentissement suivi d’un affaissement d’encolure),il s’empressera de les ramener au centre; si l’effet d’ensemble se produit bien , il pourra de nouveau être suivi d’une descente de main.

« Quelque anglomane que je sois, et je le suis avec acharnement, je ne puis refuser à l’évidence l’hommage qui lui est dû.
Les études que j’ai faites avec l’inventeur de la méthode Baucher, m’ont amené à des résultats que j’ignorais et que j’aurais ignoré toujours.
Lorsque vous avez rendu le cheval suffisamment léger dans la main et dans les jambes, vous pouvez à volonté l’enlever dans son trot et lui donner une marche tellement élevée, qu’il ne gagne plus qu’en hauteur, non pas qu’il trotte sur place , car il avance toujours, mais, à chaque pas, la progression diminue et l’élévation augmente.  »
Baron de Curnieu

Méthode Baucher – Bauchérisme – François Baucher

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Denis Bogros nous dit:

« Si j’ai introduit ce mémoire photographique par l’image de la carrière d’El Méridj (Algérie), au pied des remparts du poste fortifié… c’est pour indiquer que la recherche équestre doit se poursuivre dans toutes les situations, avec continuité !

Avant moi et comme James Fillis, mon maître José Moeser dressait ses chevaux dans ses moments de loisirs, au milieu des tentes et roulottes du cirque. De même E. Beudant, administrateur civil, travaillait lui aussi devant son « bordj » algérien, quand ses fonctions lui en laissait le temps.

L’essentiel est de ne pas se disperser, de choisir son but : le plus haut possible, car c’est au sommet que l’on pourra atteindre la « vérité ». Ensuite il ne faut pas varier de sa direction de recherche, quelque soient les circonstances.

Bien sûr (et c’est même souhaitable), on peut s’amuser un moment avec les tours de force, les airs de fantaisie et même les airs « espagnolisés » ! cela met le savoir faire à l’épreuve, c’est utile, mais il ne faut pas oublier l’essentiel : le rassembler !

Pourquoi le rassembler ? Parce que c’est la plus haute difficulté de l’art équestre. »